Les communes thermales d’Occitanie dans le rouge


La Région Occitanie-Pyrénées est la 1ère destination thermale de France, comportant 29 stations thermales, accueillant 200 000 curistes par an. Véritable pilier de la région, le thermalisme est aussi à l’origine du développement historique, architectural, économique et touristique de certaines communes, et ses retombées sont appréciables puisqu’à lui seul ce secteur génère près de 14.000 emplois, dont 2600 emplois directs, soit 6 millions de nuitées et 180 millions d’euros de retombées directes chaque année. Ces retombées économiques font vivre de nombreuses stations situées dans des secteurs ruraux ou de montagne avec des emplois non délocalisables.

Accusant une baisse d’activité annuelle de 60%, le thermalisme est à ce jour très fragilisé, c’est pourquoi aux côtés de Monsieur Guillaume DALERY, Président de la Fédération Thermale Occitanie, et Maire de LAMALOU LES BAINS, et de Monsieur Paul AUDAN, Président de l’Association Nationale des Maires de Communes Thermales, Maire de GREOUX LES BAINS, j’ai saisi le Gouvernement et son délégué au Thermalisme Jean-Yves GOUTTEBEL de l’urgence à conduire des actions coordonnées en soutien aux établissements et villes thermales impactés par la crise sanitaire.

Compte tenu des charges importantes auxquelles ces établissements doivent faire face dans ce contexte inédit, et des contraintes qui pèsent sur les collectivités, et notamment celles qui celles qui sont concédantes ou ont aidé les concessionnaires, et plus encore, celles qui exploitent ces établissements en régie, j’ai demandé des actions fortes de soutien à la filière thermale qui pourraient prendre la forme d’un plan de relance pour le thermalisme.

Rappelons que même si la gestion privée, en pleine propriété ou par délégation de service public, est très largement majoritaire, environ 25% des établissements thermaux demeurent en gestion publique ou parapublique, sous forme de régie, de société d’économie mixte (SEM) ou de société publique locale (SPL). Cette fragilité structurelle a conduit le secteur du thermalisme à subir de plein fouet la crise sanitaire. Avec seulement 4 mois de fonctionnement en 2020, le tout dans des conditions très contraintes et avec des fréquentations baissières, les établissements thermaux et les stations thermales se sont, comme les communes gestionnaires de sites touristiques en régie, elles aussi retrouvées dans une situation économique particulièrement inquiétante.

 La mobilisation de l’ensemble des différents échelons territoriaux a permis d’accompagner les collectivités thermales qui doivent faire face à des charges incompressibles insuffisamment compensées (122% de dépenses supplémentaires de charges de fonctionnement par rapport à une commune de taille équivalente), et ce, alors que les établissements thermaux sont fermés et ne génèrent aucunes recettes.

L’idée d’une relance par les territoires, telle qu’avancée par les représentants de ces collectivités, semble particulièrement pertinente et répond à une logique qui peut profiter à tous, acteurs économiques directs et indirects comme les collectivités territoriales, tout en consolidant l’ensemble de la filière thermale.

Afin d’éviter un effondrement, j’ai proposé au Premier Ministre et au Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, diverses mesures transitoires pourraient être conduites rapidement et auraient l’avantage d’envoyer un signal positif aux acteurs économiques comme aux collectivités concernées, parmi lesquelles :

  • le maintien du dispositif de chômage partiel sans reste à charge jusqu’à la fin des contraintes sanitaires ;
  • l’exonération totale des cotisations sociales pour les établissements fermés avec levée du seuil de 50 salariés jusqu’à 250 salariés ;
  • un crédit d’impôt de 30% en faveur des bailleurs pour les loyers non appelés : Levée des seuils pour les entreprises de plus de 250 salariés car ce sont celles qui ont le plus investi ;
  • Pour les entreprises sous Délégation de Service Publique, la prise en charge par l’État de tout ou partie du loyer ayant fait l’objet d’un abattement de la commune à son délégataire ;
  • la prise en charge de la perte d’exploitation par les compagnies d’assurance (Réitération de la demande) ;
  • la mise en œuvre d’un soutien spécifique de l’État aux régies municipales (par exemple : augmentation de la DGF pour les communes concernées) ;
  • l’éligibilité des Établissements thermaux au PGE saisonnier ;
  • la réactivation de la mesure permettant la conservation des arrhes ;
  • la création d’une prise en charge spécifique pour le traitement des suites de Covid post hospitalisation et pour les personnels soignants dans le cadre de nouveaux formats de cure d’une semaine ou 2 semaines ;
  • des prêts directs de l’État en cas de refus du PGE ;
  • une aide spécifique de l’État au secteur pour relancer l’activité thermale.

À la suite de mon rendez-vous à Bercy en janvier 2021, j’ai obtenu, à force de mobilisation aux côtés des acteurs de la filière, que les établissements thermaux bénéficient eux-aussi des mesures compensatoires qu’ils espéraient, au même titre que les parcs zoologiques, salles de sport, établissements commerciaux installés en zone de montagne.