Projet de loi de finances pour 2021, un autre budget écologique et social est possible


Aux côtés de mes collègues du groupe socialiste et républicain, je me suis mobilisé pour défendre, lors de l’examen du projet de loi de finances, un contre-projet alternatif au projet de loi de finances esquissé par le gouvernement.

Dans un contexte sanitaire inédit, et alors que la crise économique et sociale risque de créer une troisième vague, le gouvernement continue à se tromper de cible.

La crise sanitaire a déjà fait basculer dans la pauvreté un million de Français, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté.

Et pourtant, les efforts fiscaux de ce projet de loi ne se portent pas sur les ménages les plus aisés, notre dette s’accroit et menace l’équilibre de nos finances publiques, sans que nous en constations les effets car à ce jour, force est de déplorer que les services publics de santé n’aient pas bénéficié des moyens dont ils avaient besoin, à la hauteur des enjeux de santé publique.

Chaque jour, nous sommes confrontés à ce décalage permanent entre la réalité vécue par les Français, et celle du gouvernement qui voudrait nous faire croire que le monde connecté peut se substituer aux liens essentiels qui se nouent grâce à la présence de services au plus près des habitants : commerces de proximité, trésoreries locales… la liste s’allonge de manière inquiétante, elle traduit une parfaite méconnaissance du terrain, fracture numérique, désert médical, voilà ce que je constate quand je sillonne le territoire.

Les jeunes les plus précaires et les nouveaux précaires sont sortis du radar du Gouvernement actuel. La prise en charge du chômage partiel par l’État ou l’attribution de primes exceptionnelles et ponctuelles sont qu’une réponse ponctuelle, nettement insuffisante quand tous les indicateurs nous confirment qu’un grand nombre de français risquent de s’installer dans la précarité sur un temps long.

Le Gouvernement favorise une politique de l’offre au bénéfice des plus grandes entreprises, sans soutenir le pouvoir d’achat autant qu’il serait nécessaire en même temps qu’il détruit le tissu local économique en sacrifiant, sur l’autel des géants du e-commerce et de la grande distribution, nos commerces locaux.

C’est ainsi que, depuis plusieurs mois, alors même que la crise sanitaire s’est transformée en crise économique et sociale, le Gouvernement rejette toute réflexion sur la création d’un nouvel impôt de solidarité sur le capital.  Il s’engage à contrario dans une baisse d’un tiers de la taxe d’habitation pour les 20% de foyers les plus aisés, ceci pour la somme de 2,4 milliards d’euros et diminue les impôts versés par les entreprises pour un total de 13,7 milliards.

Dans ce contexte, avec mes collègues du groupe socialiste, écologiste et républicain, nous ne pouvons que dénoncer une nouvelle fois la faiblesse des réponses apportées aux plus précaires de nos concitoyens, a fortiori dans un contexte d’explosion du chômage.

Le projet de loi de finances de 2021 s’inscrit parfaitement dans la continuité des précédents, avec une politique budgétaire centrée sur l’offre et ne proposant aucune mesure de lutte contre l’accroissement des inégalités dans notre pays.

Nous avons défendu un autre projet, écologique et social pour rappeler qu’une autre voie est possible et que nous continuons le combat.