Carte scolaire : pas de fermeture de classe sans l’accord du maire


Alors qu’en mars 2020, le ministre de l’Éducation Nationale s’était engagé à geler les fermetures de classe en milieu rural pour la rentrée suivante et, qu’il avait garanti qu’il n’y aurait « aucune fermeture de classe en milieu rural à l’école primaire sans l’accord du maire », je m’étonne que la carte scolaire annoncée dans le département de l’Aude conduise à des fermetures de classes à Luc sur Aude, Espéraza, Couiza ou encore Montazels.

Comment assurer la continuité pédagogique dès la rentrée prochaine alors que depuis des mois les enseignements sont perturbés, et que les acteurs éducatifs doivent s’adapter en permanence à de nouvelles contraintes et protocoles sanitaires toujours plus stricts.

Je rencontre chaque semaine des maires qui me parlent de leur budget impacté par les contraintes sanitaires, des solutions qu’ils doivent inventer pour accueillir les élèves à la cantine… Dans certaines petites communes, ce sont parfois les élus qui remplacent les personnels de cantine ou du périscolaire affectés par la covid !

Dans un tel contexte, l’annonce de la fermeture d’une classe est un vrai coup de massue.

Comment adapter les locaux, éviter les concentrations d’élèves en classe et à la cantine avec une classe en moins ?

Je demande au ministre Jean-Michel Blanquer que le moratoire sur tout retrait de la présence publique dans nos bourgs et nos quartiers soit engagé comme l’avait annoncé le Gouvernement. Ce moratoire qu’appellent de leurs vœux l’ensemble des sénateurs socialistes, serait un premier signal fort que les enseignants, les parents d’élèves et les maires apprécieraient.

Car, dans le même temps, sur le terrain, je constate que ce sont, à l’inverse, des moyens supplémentaires qui sont attendus pour préserver le dédoublement des classes en REP, les décharges de direction, la réduction des effectifs dans les classes surchargées et assurer des dotations suffisantes pour le second degré.

Cette situation qui n’épargne pas les secteurs urbains, est totalement contradictoire avec les missions confiées aux équipes pédagogiques, et, à l’heure où l’école est l’un des derniers remparts de la République.

À Narbonne, le collège Georges Brassens, pourtant inscrit dans le réseau d’éducation prioritaire, parents d’élèves et enseignants sont vent debout face à l’annonce d’une diminution de Dotation Horaire Globalisée qui conduira à la suppression d’une classe sur les 24 que compte l’établissement.

Comment lutter contre les risques de décrochage scolaire quand les conditions d’apprentissage se détériorent, dans des classes surchargées ? L’équation est impossible.

« Je leur apporte mon soutien plein et entier car je ne veux pas d’une école à deux vitesses. »